V) 1945-1946 : un après-guerre très difficile

hommage à la supérieure, nécrologie Hommage du Révérend-Père Kennedy à feu Sœur Saint-Aidan Fitzgerald

Après la déclaration de l’Empereur Hirohito actant la fin de la  guerre, le 15 août 1945 à 3h de l’après-midi, la ville a été occupée et pillée par les troupes soviétiques, qui ont aussi  tenté de prendre d’assaut la maison. Les récits des sœurs et de soldats américains ont souligné la résistance héroïque de la Mère Supérieure Aidan Fitzgerald et des sœurs à cette occasion. L’arrivée des troupes russes a eu pour conséquence l’absence de financement par le Japon desquels la communauté était dépendante.  

Les pillages et destructions ont envoyé des milliers de Japonais sur les routes et laissé de nombreux Mandchous sans domicile. Ces problèmes de logement,  accompagnés de problèmes sanitaires, ont causé l’apparition d’épidémies de typhus et de tuberculose, qui ont eu de nombreuses répercutions sur la vie de la communauté durant l’hiver 1945-1946. 

Dépouille de sœur Saint-Aidan Fitzgerald

Parmi les ecclésiastiques proches des sœurs, le révérend Père Patrouilleau a été contaminé par le typhus et en est décédé le 12 décembre 1945. En le soignant, l’infirmière sœur Emilia Farina a contracté la maladie et a rendu l’âme, le 24 décembre. Sœur Aidan Fitzgerald a également été atteinte par la fièvre typhoïde en prenant soin de quatre orphelines qu’elle avait accueillies dans le couvent et en est décédée le 30 décembre. Les sœurs et des soldats américains ont témoigné de la grande perte causée par son décès. Deux autres sœurs ont été contaminées par le typhus et une autre par la tuberculose mais ont survécu.

Outre les épidémies qui ont frappé la communauté, les contacts avec la maison mère et le Japon sont restés coupés durant une longue durée. Il a fallu attendre l’arrivée des Américains pour que la transmission des lettres reprenne, mais de façon parcellaire. Ainsi, l’information du décès de la supérieure de la communauté n’est parvenue à la maison mère que le 23 février 1946, par une dépêche du ministère français des Affaires étrangères. 

L’aide apportée par les Américains, notamment par l’action du colonel O’Connor, s’est concrétisée par un soutien matériel et financier au couvent mais aussi par l’offre de soins médicaux, en l’absence d’infrastructures de santé en fonctionnement dans Moukden.

Le décès du révérend Père Patrouilleau a été suivi par celui de Mgr Blois, le 18 mai 1946.