VI) Une situation de plus en plus pesante pour les sœurs

Les Japonais, exclus et pourchassés, ont été poussés au départ de Mandchourie, mais les contrôles et leur nombre très important les ont obligés à s’entasser par centaines dans des camps de fortune. Ce climat antijaponais a aussi touché la communauté. Les familles et les autorités chinoises ont interdit aux sœurs japonaises de donner des cours. A cela s’est ajoutée l’absence d’une supérieure depuis plusieurs mois, qui s’est fortement sentir. Pour y remédier, les sœurs ont requis l’envoi de renforts, pour remplacer les sœurs japonaises et occuper les postes à responsabilité.

D’autres difficultés rendaient la vie quotidienne encore plus difficile : quasi absence de nouvelles depuis l’Europe ou l’Asie, coût de la vie, problèmes de santé de sœur Rosa et de sœur Marie-Bernadette... Le départ des Japonais et ces difficultés ont poussé les sœurs à s’interroger sur l’intérêt de poursuivre leur mission à Moukden.

Dans cet état d’esprit, sœur sainte Marie-Bernadette Lepercq a fait part à la supérieure, par l’intermédiaire de l’ambassadeur M. Meyrier, de leurs réflexions.  En réponse, une missive datée du 29 septembre 1946 de sœur Saint-Jean Deleschamps, secrétaire générale de l’institut, informa les autorités françaises de la décision de la supérieure appelant l’ensemble des sœurs de Moukden à partir pour le Japon à bord d’un bateau américain.