V/ De Yokohama à Singapour

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Supérieures de Yokohama. De gauche à droite : Mère Sainte Ludgarde Nourrit, Mère Sainte Louise Champagnole, Mère Sainte Mathilde Raclot (vers 1920, archives des soeurs de l'EJNB, n°421)

En 1907, Mère Mathilde, après maintes demandes auprès de la Supérieure générale, obtient enfin qu’on la décharge de son rôle de supérieure de Yokohama, abandonnant ainsi sa dernière responsabilité. Mère Ludgarde est nommée supérieure de Yokohama le 1er avril 1907, et quitte Shizuoka.

Ces années sont très peu connues, mais il semble probable que Mère Ludgarde se soit placée dans la continuité de Mère Mathilde et qu’elle ait contribué à faire prospérer la mission japonaise, en pleine expansion. En effet, les soeurs avaient en 1910 un pensionnat européen, deux écoles de filles, un ouvroir, un orphelinat et un dispensaire. Les changements dans la société japonaise et la création de services sociaux ont amené les soeurs, devenues moins indispensables, à se tourner davantage vers l’éducation des filles.

Mère Ludgarde s’épanouit dans sa vie missionnaire. Elle écrit le 13 octobre 1911 à une des membres du Conseil général, qu’elle « aime énormément nos missions du Japon et [je] m’y identifie de plus en plus !! ».

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Couvent de Singapour (vers 1915, archives des soeurs de l'EJNB, n°409)

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Extérieur de la chapelle du couvent de Singapour (1922, archives des soeurs de l'EJNB, n°409)

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Extrait des annales de Penang sur la visite de Mère Sainte Ludgarde Nourrit (1917, archives des soeurs de l'EJNB, 2M15/5)

En 1917, Mère Ludgarde, âgée de 61 ans, est appelée à Singapour suite au décès de la supérieure locale, Mère Sainte Hombeline Chavon, le 8 novembre 1916. Soeur Sainte Eugénie Delpon assure l’intérim en attendant l’arrivée de Mère Ludgarde en février 1917, qui quitte le Japon où elle a passé vingt ans.

Mère Ludgarde devient pour la première fois supérieure de province. Elle est accueillie au port par trois soeurs et son arrivée fait l’objet d’une petite cérémonie en présence de Monseigneur Barillon, évêque de Malacca. Mère Ludgarde choisit Soeur Sainte Eugénie comme assistante. En tant que supérieure de Singapour, Mère Ludgarde est présente lors des cérémonies, elle se rend dans les établissements de la congrégation à Singapour, accompagne les soeurs dans leurs déplacements, elle se rend en Malaisie dans les autres communautés, et est une figure d’autorité auprès de ses consoeurs.

La mission de Singapour compte vers 1919 environ 700 enfants dans l’école, sous tutelle du gouvernement, et 200 dans l’orphelinat, sans compter les bébés de la crèche.

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Communauté de Singapour en 1922 lors de la visite de la Supérieure Générale (1922, archives des soeurs de l'EJNB, n°409)

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Extrait de presse sur la visite de Georges Clemenceau chez les dames de Saint-Maur à Singapour (1920, archives des soeurs de l'EJNB, n°224)

Mère Ludgarde n’oublie pas sa famille et reçoit en juin 1919 la visite de son neveu, Monsieur Boissezon, avec son épouse et ses deux filles. Elle fait un voyage en France la même année pour assister au chapitre général.


Elle accueille la visite d’un personnage illustre le 22 octobre 1920. Georges Clemenceau fit un voyage en Asie du sud et du sud-est entre septembre 1920 et mars 1921, et il se rend chez les soeurs de l’Enfant Jésus lors de son passage à Singapour. Une réception au couvent des soeurs est organisée pour la venue de l’ancien président, ainsi qu’une visite de la galerie du pensionnat, décorée pour l’occasion, sous les acclamations des enfants.