II/ Premières années
Sœur Sainte Ludgarde était une sœur de choeur, elle a versé une dot à son entrée dans l’Institut et elle avait pour mission l’enseignement aux jeunes filles. Ses premières années en France sont très peu renseignées.
Elle intègre sa première communauté en 1881 à Montdidier, puis elle retourne dans le sud en 1887 lorsqu’elle est envoyée dans la communauté de Toulouse. Le voyage de Montdidier à Toulouse la fait passer par Paris, à la Maison-Mère, où elle voit la Supérieure générale.
Sœur Sainte Ludgarde semble avoir manifesté des compétences et qualités suffisantes pour être nommée en 1895, à l’âge de 39 ans, supérieure de la communauté d’Armentières, dans le Nord. Mère Saint Albert Eichelbrenner, ancienne supérieure d’Armentières et membre du Conseil général, est envoyée sur place pour installer la nouvelle supérieure.
La Supérieure générale, Mère Saint Aloysia Millet, manifeste sa confiance en Mère Ludgarde pour cette nouvelle tâche. Elle écrit en 1895 que : « Ma Sœur Sainte Ludgarde avoisine les quarante ans et elle paraît très jeune. […] Il sera bon […] qu’elle prenne une douce gravité. Elle l’aura facilement. […] Toulouse fait un grand sacrifice, mais la pauvre enfant fera son école ».
Malgré cette nomination, le coeur de Mère Sainte Ludgarde se porte vers les Missions. Elle exprime à une des mères du Conseil général, dès 1897, son souhait ardent de devenir missionnaire. Elle a très certainement été inspirée par le développement de la congrégation en Malaisie et au Japon, missions pour lesquelles de nombreuses soeurs se portaient volontaires. Son souhait se réalise lorsqu’on lui annonce le 16 juin 1897, jour de la fête de Sainte Lutgarde de Tongres, qu’elle a été choisie pour partir en Mission pour devenir l’assistante de Mère Sainte Mathilde Raclot.