III/ Poursuite de la mission à Singapour
Dès 1853, monseigneur Beurel s’activait pour ouvrir une école à Singapour, but initial de l’expédition des soeurs. Ce projet se concrétisa avec l’arrivée de trois nouvelles soeurs à Penang le 2 février 1854. Pour mère Mathilde et trois soeurs, débutait un nouveau voyage pour Singapour où elles débarquèrent le 5 février 1854. Au sein de cette colonie britannique où la situation politique, sociale et religieuse était plus complexe, les soeurs ouvrirent également une école pour filles. Cependant, les tensions avec les protestants et le manque chronique de moyens financiers et humains rendaient la tâche des soeurs plus ardue qu’à Penang.
L’arrivée de nouvelles soeurs entre 1856 et 1859 permit de renforcer les rangs et d’envisager une nouvelle fondation à Malacca. En octobre 1859, mère Mathilde fit le déplacement avec deux soeurs et le père Beurel pour amorcer leur installation. Les efforts des soeurs permirent à l’établissement de Singapour de connaître une certaine prospérité, avec l’accueil de nombreuses pensionnaires et des conversions. L’établissement de Malacca ne parvint pas à s’enraciner et dut fermer ses portes en 1863.
Durant les années 1860, mère Mathilde poursuivit sa tâche avec dévouement, rigueur voire ascétisme. Portée par l’esprit missionnaire de l’époque, elle était foncièrement convaincue du bien-fondé de son action. Elle vint en voyage en France en 1867, après quinze ans passés en Malaisie, pour rendre compte de la situation à la supérieure, qui ne pouvait en juger que par voie épistolaire. C’est au cours de ces discussions que mère Mathilde put évoquer la question japonaise.