II/ Une première implantation étrangère à Penang

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Première page du contrat passé entre les MEP et les soeurs de l'EJNB pour fonder une école à Singapour (1851, archives des soeurs de l'EJNB, 2M15/1)

En 1851, les Missions Étrangères de Paris (MEP) envisageaient l’ouverture d’une école pour filles à Singapour, qui était une colonie britannique. Les MEP, société liée aux soeurs de l’EJNB depuis le XVIIe siècle, connaissait un essor considérable grâce à leur expansion en Asie et le recrutement de nombreux missionnaires. Dans le dessein de fonder des écoles à Singapour, le père Jean-Marie Beurel, envoyé par monseigneur Boucho, vicaire apostolique de Malaisie, fit appel aux soeurs de l’EJNB. La supérieure générale, mère Saint-François de Sales de Faudoas, concéda à cette requête, officialisée par un contrat signé le 21 novembre 1851.

Cependant, plusieurs décès soudains, le manque de préparation des soeurs à la réalité du terrain et la mainmise des MEP sur la mission firent de la traversée et de l’installation un désastre. Pour assurer la mission, qui fut déviée à Penang, une seconde équipe devait être choisie par la supérieure générale.

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Première page d'un texte de présentation de la maison Saint-Maur de Penang (1852, archives des soeurs de l'EJNB, 1M15/1)


Soeur Sainte-Mathilde, qui était particulièrement déçue de ne pas avoir participé à la première expédition, était appelée pour rejoindre la seconde. Âgée de 38 ans, enseignant dans des pensionnats de province depuis 16 ans, sa maturité et sa solide foi motivèrent la décision de la supérieure générale de la sélectionner, et de surcroit de la nommer supérieure de la mission de Malaisie. Trois jours après son appel par la supérieure générale, le 18 septembre 1852, celle qui était devenue mère Sainte-Mathilde embarquait à Southampton avec trois autres soeurs et le père Pernot, missionnaire de Cochinchine chargé de les accompagner. Le 27 octobre 1852, au terme d’un long et éprouvant voyage, les soeurs débarquèrent à Singapour, avant de rejoindre Penang.

Non sans rencontrer de contrariétés et de divergences avec monseigneur Boucho, prompt aux arrangements voire à un certain laxisme, mère Mathilde eut à coeur de redresser avec rigueur la discipline de sa communauté. Elle était également en charge, comme ses consoeurs, d’enseigner aux filles de l’établissement et de s’occuper des orphelines. Le faible nombre de soeurs et les désaccords avec les MEP, voire au sein de la communauté, placèrent mère Mathilde dans une position délicate.

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Entrée du Couvent Saint-Maur de Penang (sans date, archives des soeurs de l'EJNB, 2M15/5)