III/ Des relations changeantes (1902-1955)

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Mariage de Charlotte de Valentinois et Pierre de Polignac (1920, archives des soeurs de l'EJNB, 1M33/8)

La Première Guerre Mondiale mit cependant un coup d’arrêt aux activités des soeurs. La famille princière et toute la principauté se mobilisent pour l’effort de guerre. Après la guerre, c’est une autre princesse qui renoue le lien avec les soeurs, Charlotte de Valentinois. Fille unique et légitimée du prince héritier Louis, elle devint princesse héréditaire en 1922. Elle en assume le rôle de représentation et s’implique dans des oeuvres caritatives. Elle fit seule au moins sept visites chez les soeurs entre 1914 et 1928, à qui elle manifeste son intérêt. Le 18 mars 1920, des soeurs et des élèves se rendent au palais pour offrir des cadeaux de mariage à la princesse. Les annales narrent que « Nous la reverrons bientôt, nouvelle mariée, dans l’intimité de son salon renouveler avec effusion l’expression des sentiments à l’égard de notre Institut ; d’ailleurs, cette bonne princesse l’a bien prouvé à Liesse... ».

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Invitation au baptême de la princesse Antoinette (1921, archives des soeurs de l'EJNB, 1M33/8)

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Lettre de la princesse Antoinette, âgée de neuf ans (1929, archives des soeurs de l'EJNB, 1M33/8)

Le 4 juin 1923, la princesse invite les soeurs de l’EJNB et les religieuses de Saint-Vincent de Paul à être les premières à voir son nouveau-né, le prince Rainier. Charlotte de Monaco fit une visite par an de 1926 à 1928, et ne semble plus y revenir. Son époux, Pierre de Polignac, ainsi que leurs deux jeunes enfants, Antoinette et Rainier, firent plusieurs visites dans les écoles.

En 1926, sept soeurs sont décorées par Louis II pour leurs trente années de service auprès des enfants de la principauté. Ces décorations devinrent relativement fréquentes, des soeurs étant décorées à des échéances plus ou moins rapprochées de la médaille d’honneur, voire pour les plus méritantes comme chevalier ou officier de l’ordre de Saint-Charles. Malgré ces marques d’estime, les soeurs reçurent moins de visites à partir des années 1920 et le prince intervenait de moins en moins dans les affaires relatives aux soeurs. Toutefois, les activités des soeurs n’ont pas semblé souffrir de ces changements. L’Institut prospère à Monaco : en 1925, les soeurs ouvrent des classes de niveau secondaire. L’offre d’enseignement se diversifie avec l’ouverture de cursus professionnels et de cours privés à La Condamine et Monte-Carlo.