II Parcours religieux (1640-1662)
Nicolas Barré entre chez les Minimes en 1640, à l’âge de 19 ans. Après avoir effectué son postulat au couvent d’Amiens, il rejoint celui de Nigeon (ou Chaillot), situé dans l’actuel quartier parisien de Passy. C’est là qu’il prend l’habit, le 31 janvier 1641, et effectue son noviciat. L’année suivante, il est envoyé au couvent de Vincennes, où il est admis aux ordres mineurs.

Nomination de Nicolas Barré comme bibliothécaire du couvent de la place Royale (29-10-1653, Archives nationales, LL//1565, f°77)
En 1643, Nicolas Barré quitte Vincennes pour le couvent de la place Royale, à Paris, où il est scolastique. La vie religieuse y est éloignée de l’esprit de saint François de Paule, et plutôt marquée par l’érudition, les richesses et les mondanités. C’est un lieu prisé par la noblesse et la haute bourgeoisie. Dès 1644, Nicolas Barré est chargé d’enseigner la philosophie à de jeunes Minimes. Ordonné prêtre en 1645, il devient professeur de théologie en 1647, confesseur des religieux en 1651, puis bibliothécaire du couvent, en 1653.
Dans un contexte de crise religieuse, marquée par le protestantisme et le jansénisme, et de désaccords internes à l’ordre des Minimes concernant son organisation hiérarchique, le Père Barré connaît une période de dépression, entre 1657 et 1659. Il est de nouveau envoyé dans le couvent d’Amiens, sa ville natale, où il peut se reposer. Malgré sa fatigue physique et morale, il continue à participer à la vie de l’ordre, en exerçant notamment la fonction de sacristain.
Après un repos lui ayant permis de sortir de sa crise intérieure, le Père Barré part pour le couvent de Rouen, en 1659. Encore affaibli, il refuse d’exercer le rôle de correcteur du couvent de Péronne, pour lequel il a été élu. Prêchant dans les paroisses des faubourgs de Rouen, il est préoccupé par la question de l’éducation des populations défavorisées qu’il rencontre. Alors que les plus pauvres sont, à cette époque, envoyés à l’Hôpital général, non pour être soignés mais renfermés et rééduqués*, Nicolas Barré choisit de venir en aide à ces populations par l’enseignement et l’éducation.
*Pour en savoir plus sur la période du "grand renfermement" : Arnaud FOSSIER, « Le grand renfermement », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 1 | 2002, mis en ligne le 11 mai 2009, consulté le 03 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/traces/4130 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.4130.