I Jeunesse (1621-1640)
Nicolas Barré naît à Amiens, le 21 octobre 1621, dans une famille de marchands-merciers. Premier enfant de Louis Barré et Antoinette Pellé, il est baptisé le 17 décembre 1621 dans l’église Saint-Germain. Seul garçon de la fratrie, il est l’aîné de quatre filles.
En 1631, il entre au collège jésuite Saint-Nicolas d’Amiens, actuelle institution La Providence, qui est encore aujourd’hui sous la tutelle des Jésuites. Il y suit le programme d’études jésuite, consigné dans le Ratio studiorum, composé de 3 ans de grammaire, 1 de rhétorique, 2 de philosophie et 2 de théologie.
Malgré l’aisance matérielle de sa famille, appartenant à la bourgeoisie marchande, Nicolas Barré est confronté aux événements ayant marqué la première moitié du XVIIe siècle. Parmi eux, on compte les conflits internes à la France, tels que les révoltes dues à la mise en place de l’absolutisme par Richelieu, les conflits avec les autres pays, comme la Guerre de Trente ans, mais aussi des épidémies et des catastrophes naturelles, à l’exemple de la crue de la Somme, en 1635. C’est dans ce contexte troublé que Nicolas Barré décide d’entrer en religion.
Dès son enfance, il fréquente l’église du couvent des Minimes d’Amiens. Son oncle, François Barré, et un cousin, font partie de cet ordre fondé par François Martotilla, dit François de Paule, né en Calabre en 1416. Ermite et réputé thaumaturge, il est contraint par le pape Sixte IV, sous peine d’excommunication, de venir en France pour tenter de guérir miraculeusement le roi Louis XI. Il reprend une vie érémitique à Plessis-les-Tours et fonde des couvents d’hommes menant une vie d’humilité, de pénitence et de charité, appelés Minimes et surnommés Bonshommes. En 1640, Nicolas Barré fait le choix de devenir l’un d’eux. Une de ses quatre sœurs, Louise, suit son exemple en 1658 en devenant Minimesse.