I Naissance (1678-1788)
La maison louée rue Saint-Maur (actuelle rue de l’Abbé Grégoire) accueille les futures maîtresses charitables dès 1678. Nicolas Barré leur enseigne la manière d’instruire et les qualités qu’elles doivent acquérir. Il ne souhaite pas que les maîtresses soient attachées à une œuvre et à un lieu déterminés, car l’expérience prouve qu’un service apostolique, avec son temps, peut y devenir inutile ou impossible à assurer. Il refuse donc de demander des lettres patentes au roi Louis XIV, c’est-à-dire un acte officiel permettant de fonder une congrégation en contrepartie d’un service déterminé (l’ouverture d’une école ou d’un hospice, par exemple). Ces lettres auraient notamment entraîné la clôture des maîtresses charitables.
En 1686, à la mort de Nicolas Barré, le petit hôtel loué est trop exigu face à l’afflux de candidates. Le père Giry, puis l’abbé Servien de Montigny, prennent sa suite en tant que directeurs spirituels.
L’abbé Tiberge, aussi directeur des Missions étrangères de Paris, prend la tête de l’Institut en 1700. Deux de ses sœurs sont maîtresses des écoles charitables. Il convient avec la supérieure générale, Mère de Bosredon, d’acheter en son propre nom le petit hôtel loué. Il a l’intention de le donner à l’Institut par personne interposée. La même année, il fait acheter par ses sœurs l’hôtel de Prunelet (ou Prunelé). Il souhaite y ouvrir une école, loger des Sœurs, et louer un étage pour avoir un revenu afin de faire vivre l’œuvre entreprise. Il fait aussi acheter par Mère de Bosredon les maisons plus ou moins en ruines voisines de l’hôtel de la rue Saint-Maur. L’ensemble de ces immeubles est réuni en un seul bâtiment par la supérieure générale en 1733. Cette façade extérieure correspond à celle qui peut être vue aujourd’hui rue de l’Abbé Grégoire et rue de Sèvres.
Avant de mourir, l’abbé Tiberge, par testament, légue tous les achats à Mère de Bosredon. Celle-ci, à son tour, les lègue à trois Sœurs. Ainsi fait-on de génération en génération jusqu’à la Révolution de 1789.