Introduction
Le costume religieux a plusieurs fonctions. Apparu dès les premiers temps du christianisme, il est à la fois vecteur d’union et de distinction. Il permet notamment de différencier les religieux des laïcs, de faire union dans un même Institut, de montrer sa volonté de vivre dans la pauvreté et de ne pas suivre la mode vestimentaire. Pour autant, le costume d’une communauté religieuse évolue au cours du temps, influencé par le contexte politique, culturel et les choix propres à chaque congrégation.
Les matières, les couleurs et les formes de l’habit religieux varient d’un Institut à l’autre. Les Maîtresses des Écoles Charitables, aussi connues comme les Dames de Saint-Maur, et aujourd’hui Sœurs de l’Enfant Jésus – Nicolas Barré (EJNB), ont parfois été surnommées les « Dames noires », en raison du costume pris dès leur entrée au noviciat.
Fondé au milieu du XVIIe siècle par le religieux Minime Nicolas Barré, cet Institut rassemble à sa création des jeunes femmes laïques se vouant à l’enseignement auprès des enfants pauvres. Ces « Maîtresses des Écoles Charitables » ne sont pas religieuses. Pour autant, elles vivent en communauté selon les règles édictées par le Père Barré, et portent toutes des vêtements noirs.
Si elles sont contraintes d’abandonner leurs vêtements caractéristiques à plusieurs reprises, notamment durant la Révolution française, le costume est uniformisé et codifié à partir du XIXe siècle. Il devient une marque de visibilité et de reconnaissance des Sœurs. Au fil du temps, il s’allège, change de couleur selon les pays, jusqu’à disparaître presque totalement dans les années 1980. Aujourd’hui, les Sœurs de l’EJNB ont pour seul élément de distinction commun une croix portée autour du cou.