I XVIIe-XVIIIe siècles

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Portrait présumé de Mère Marie Hayer, première supérieure générale des Maîtresses des Écoles Charitables, en tenue de cérémonie (tiré de Les Maîtresses charitables du Saint Enfant Jésus, Dornach, Braun & cie, 1925)

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Costume des Filles de l'Union chrétienne (gravure tirée de l'Histoire des ordres monastiques, du Père Hyppolite Helyot, t. 8 (source : gallica.bnf.fr))

Lorsque Nicolas Barré rassemble des jeunes femmes pour qu’elles enseignent aux enfants pauvres, le fondateur ne souhaite pas faire de ce groupe de « Maîtresses des Écoles Charitables » une congrégation. Bien qu’elles vivent en communauté, sous l’autorité d’une supérieure, elles ne prononcent pas de vœux. Celles que l’on appelle pourtant « Sœurs » sont ainsi libres de se déplacer pour enseigner et ne sont pas contraintes à la clôture.

Peu après la fondation de cet Institut, le Père Barré rédige les règles de vie des Maîtresses des Écoles Charitables. Dans ces statuts, la tenue vestimentaire est rarement mentionnée. Il est simplement indiqué que « leur habit doit être toujours fort modeste, de laine, les manches longues, les jupes sans grandes queues; leurs coiffures doivent être sans afféterie et cheveux abattus » (Règlements particuliers pour les supérieurs et directeurs, « L’office du bon ange gardien »).             

Si aucun costume n’est d’abord imposé, les Sœurs portent toutes des vêtements noirs, accompagnés d’une coiffe et d’une croix, semblables à l’habit des veuves et des Filles de l’Union chrétienne. Un manteau de cérémonie est ajouté à cette tenue pour certaines occasions.

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Portrait d'une Sœur de la Providence de Rouen avant la Révolution française (tiré de L’Institut des Sœurs du Saint Enfant Jésus dites de la Providence de Rouen, du Chanoine Farcy (Rouen, 1938))

Quelque temps après la mort du fondateur, le groupe de Maîtresses des Écoles Charitables réuni par ce dernier est divisé en deux Instituts : les Sœurs de la Providence, à Rouen, et les Sœurs de l’Instruction Charitable (actuelles Sœurs de l’EJNB), à Paris, notamment distinctes par leur coiffe régionale. Des règles plus précises concernant leur tenue vestimentaire sont établies dès la fin du XVIIe siècle. À Paris, le Père Servien de Montigny, directeur ecclésiastique succédant au Père Barré, transmet aux Sœurs une description précise des vêtements qu’elles doivent porter, et plus particulièrement de leur coiffe.

Lors de la Révolution française, les Sœurs sont contraintes pour la première fois d’abandonner leurs vêtements noirs. L’Institut étant supprimé en 1793, elles vivent dans la clandestinité jusqu’au début du XIXe siècle.

Circulaire de M. Servien de Montigny, directeur ecclésiastique des Maîtresses des Ecoles Charitables (1688-1699), au sujet de la tenue vestimentaire des Soeurs (archives des Sœurs de l'EJNB, 1 M 41-1, p. 89)