II XIXe siècle
Lorsque l’Institut des Sœurs de l’Instruction Charitable est rétabli par Napoléon Bonaparte, en 1806, les Sœurs sortent de la clandestinité. Le costume religieux est un moyen de mettre en avant leur appartenance à la fondation du Père Barré. L’habit noir, porté avant la Révolution française, est repris de manière solennelle au cours d’une cérémonie. Le port du voile est généralisé et ajouté aux Constitutions. Alors que l’Institut avait été éclaté et les Sœurs isolées, le costume est uniformisé, de façon à ce que chacune soit vêtue de la même manière, quel que soit son lieu de vie. Pour cela, un fournisseur unique est choisi pour le tissu, à Paris. Cet habit religieux n’est pas modifié jusqu’en 1949.
Dans ce désir d’uniformiser le costume pour unir les membres de l’Institut, l’habit noir en laine, accompagné d’une coiffe pointue, est conservé lorsque certaines Sœurs partent pour les pays chauds d’Asie, à partir de 1852. Mère Sainte Mathilde Raclot (1814-1911), fondatrice des missions de Malaisie et du Japon, affirme pour cette raison son désir de continuer à porter le costume de l’Institut, malgré les désagréments causés par la transpiration. Bien que les Pères des Missions étrangères de Paris, qui ont appelé les Sœurs en Asie, leur recommandent de porter un habit blanc et léger, les Sœurs tiennent à conserver le costume porté en France. Seules les étoffes le composant sont progressivement changées : l’escot est remplacé par une mousseline de soie, et un voile est utilisé à la place du taffetas composant les coiffes.
Malgré cette volonté d’uniformisation, des différences de costume sont visibles lorsque l’Institut devient officiellement une congrégation religieuse, en 1872. Jusque-là, seule la croix d’argent ornée d’un Christ portée autour du cou permettait de distinguer certaines Sœurs. Celle des supérieures est deux fois plus grande que celle des autres Sœurs, jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par une croix en bois. À partir de 1872, on distingue les Sœurs de chœur des Sœurs converses (ou coadjutrices). Ces dernières, ne sachant pas lire le latin et ne fournissant pas de dot, ont moins de responsabilités, notamment durant l’office religieux. Elles se différencient par leur costume. Par exemple, un bonnet blanc est porté à la place de la coiffe pointue des autres Sœurs.