III De la sécularisation au tricentenaire (1879-1980)
La communauté de Liesse est victime des lois anti-congréganistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Le pensionnat est fermé par arrêté ministériel en 1906. Les Sœurs retournent au « Cercle », rue du Presbytère, qu’elles ont habité de 1867 à 1870. Elles connaissent alors une grande pauvreté. Le pensionnat est rouvert rapidement grâce à l’aide des parents d’élèves. Ils décident de créer une association de gestion en 1906. Le bâtiment rue de Montcornet est racheté par l’un d’eux l’année suivante, et loué aux Sœurs, alors qu’il était mis en vente par l’État.
Le XXe siècle réserve d’autres épreuves aux établissements liessois. Les Sœurs quittent le pensionnat durant la Première Guerre mondiale. Le bâtiment est réquisitionné et transformé en lazaret. Au retour des religieuses, en 1918, le pensionnat est en bon état et peut rapidement être rouvert.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Sœurs partent en exil à Fonneuve, hameau de Montauban, de 1940 à 1944. Six d’entre elles reviennent à Liesse volontairement, en novembre 1940, répondant à l’appel de la supérieure locale. Le pensionnat est alors occupé par les Allemands. Accueillies par les Sœurs de Saint-Erme, les religieuses retournent donc à l’Hôtel-Dieu, où a commencé leur œuvre dans la commune. L’école est rouverte en janvier 1941. Le pensionnat, rue de Montcornet (aujourd’hui rue de l’abbé Duployé), est retrouvé en 1944.
Après le conflit, le pensionnat et l’école accueillent un nombre croissant d’élèves chaque année. Les deux établissements, formant l’Institution Notre-Dame encore ouverte aujourd’hui, sont fusionnés en 1968. Les Sœurs s’en retirent progressivement à partir des années 1970, jusqu’à la dévolution de tutelle au diocèse de Soissons, en 1983. Elles vivent réparties dans deux communautés, rue Sainte-Suzanne, où elles accueillent, en 1980, les religieuses venues célébrer le 300e anniversaire de leur arrivée à Liesse.