
Les dames de Saint-Maur sont arrivées à Monaco en 1862 à la demande du prince Charles III Grimaldi. Trois sœurs sont envoyées par la Supérieure générale pour fonder une communauté et enseigner aux jeunes filles. Les écoles sont rapidement plébiscitées, permettant aux sœurs d’ouvrir plusieurs cours, de proposer une offre d’enseignement variée et d’accueillir de nombreuses élèves.
Proches des Grimaldi dans les premières décennies qui suivirent leur installation, notamment par leurs relations avec les princesses, les liens se distendent néanmoins dès le début du XXe siècle. Les sœurs conservent alors respect et déférence envers les Grimaldi, dont le pouvoir politique s’étiole, et tracent leur propre voie plus indépendante de la volonté princière. L'arrivée de la princesse Grace Kelly marque un rapprochement entre la famille princière et les sœurs.
L'arrivée de Grace Kelly

Rainier III semble n’être jamais venu visiter les écoles des sœurs avant son mariage en 1956 avec l’actrice américaine Grace Kelly. Les sœurs et leurs élèves sont présentes lors des célébrations, elles suivirent le cortège et offrirent des cadeaux au jeune couple.

Une princesse investie
Grace Kelly contribue à renouer le lien entre les Grimaldi et les sœurs. La princesse s’investit dans son nouveau rôle et elle se tourne particulièrement vers les enfants et les œuvres caritatives.
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![]() Lettre de remerciement de Grace Kelly suite à une visite chez les sœurs (1958, archives des sœurs de l'EJNB, 1M33/2) |

Parente d'élèves
En 1964, entre à l’école primaire l’aînée du couple princier, Caroline, alors âgée de sept ans, dont la scolarité est médiatisée. Un précédent avait eu lieu en 1890 avec la belle-fille du prince de Monaco, Odile de Richelieu, qui recevait des cours particuliers chez les sœurs. Grace se rend plus souvent chez les sœurs dans les années qui suivent l’entrée de sa fille dans leur école. |
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Stéphanie part ensuite continuer sa scolarité au cours Dupanloup à Boulogne-Billancourt, également créé et tenu par les sœurs de la congrégation. Plusieurs autres membres de la famille princière ont été chez les sœurs pour des cours particuliers : la princesse Grace elle-même, le prince Albert, et la princesse Christine-Alix de Massy.
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L'éloignement
Le soutien de la famille princière, dont le pouvoir n’était plus que symbolique, a contribué à l’obtention d’aides de l’État pour que les sœurs poursuivent leurs missions à Monaco, ou pour la réfection des bâtiments. Ces aides permettaient également au prince et son gouvernement de manifester leur intérêt pour la formation des plus jeunes. Dans les années 1970, les visites se raréfient. Le lien est maintenu par les échanges de lettres et de cadeaux avec le Palais princier et les remises de médailles aux sœurs.
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Le décès brutal de Grace Kelly en 1982 bouleverse la principauté où cette princesse était particulièrement aimée. Deux sœurs sont appelées pour veiller son cercueil une partie de la nuit de son décès, mais la congrégation n’est pas invitée aux funérailles. La famille princière et les sœurs s’éloignent de nouveau, jusqu’à la fermeture de la dernière communauté à Monaco en 2007.
Pour en savoir plus...
Cette article est en partie issu de l’exposition virtuelle « Les sœurs de l’EJNB et les Grimaldi. 145 ans de relations dans la principauté de Monaco (1862-2007) ».
Article rédigé par Anaëlle Herrewyn, archiviste des Sœurs de l'Enfant Jésus - Nicolas Barré