« Les Sœurs anciennes chargées, suivant les Constitutions, de pourvoir à la nomination d’une Supérieure Générale, en remplacement de la vénérée Mère de Fumel, se réunirent au chef-lieu de l’Institut, le 2 juin 1817. Leurs suffrages se portèrent sur Sœur Goulard qui était Assistante et Maîtresse des Novices depuis 1806 ». Elle est la 10e Supérieure Générale de l’institut.

Louise Jeanne Marie Elisabeth Goulard, née à Montpellier en 1757, entra au Noviciat à 20 ans et fit profession en 1778. Envoyée d’abord à Bordeaux, elle devint en 1786 Supérieure de la Maison de Louhans, comprenant des classes gratuites, un pensionnat, un externat et un orphelinat. C’est à Montpellier qu’elle vécut les heures difficiles de la Révolution avant d’être rappelée à Louhans en 1802.

En 1806, elle fut appelée à Paris par Soeur Saint Paul pour y coopérer au relèvement de l’Institut. En 1817, Mère Goulard n’eut à déployer ni autant d’énergie ni autant d’habileté que Mère de Fumel. La situation était tout autre. Le Gouvernement faisait la part belle aux institutions religieuses et se montrait particulièrement empressé à l’égard de Saint-Maur, comme pour faire oublier les largesses impériales !! Délivrée des soucis matériels, Mère Goulard put concentrer son attention sur le progrès spirituel de ses filles et sur le développement pacifique de l’Institut. En 1818, elle fit imprimer une nouvelle édition des Statuts avec des suppléments. Elle encouragea la fondation de plusieurs Maisons : Marseillan en 1816, Cuisery en 1819, Frontignan en 1822 (ces 2 dernières pour quelques années seulement). La même année, elle relevait Saint-Antonin (Tarn). Faute de moyens financiers de la part de la Municipalité, elle dut fermer la Maison de Castres.

« La Mère Goulard était très gaie avec les anciennes Sœurs, aussi gaie en récréation que sérieuse, grave et recueillie dans le courant de la journée. Les affaires de l’Institut lui permettaient de prendre, chaque jour, une heure de récollection pendant laquelle personne ne la dérangeait ».

Réélue le 9 septembre 1820, malgré ses craintes, elle fut emportée en 26 jours par une fièvre catarrhale, le 21 décembre 1822. Elle légua sa fortune personnelle à ses deux Assistantes, pour le bien de l’Institut.

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Vie du révérend père Barré, Bar-le-Duc, Œuvre de Saint-Paul, [1892], p. 241-258.]]>