Après les 10 ans de bouleversement en France, Mère Aldebert (depuis sa retraite de Chirac), avait fait de son mieux pour regrouper les Sœurs qui avaient poursuivi leur mission là où elle étaient réfugiées.

Son Assistante Sœur Saint Paul restée à Paris, obtint enfin le 12 mars 1806 le décret impérial d’approbation provisoire. Le 6 août 1806, Mère de Fumel était élue 9 Supérieure Générale.

Née le 14 juin 1747 dans le diocèse de Mende, elle avait fait profession en 1766. Envoyée d’abord à Toulouse puis à Lévignac en 1779, elle fut emprisonnée en 1789 à Toulouse avec Mère Martin jusqu’à la fin de 1794. Libérée, elle ouvrit une école à Toulouse, puis nommée Supérieure, travailla activement au rétablissement de la Maison de Toulouse.

Au jour de son élection, Mère de Fumel, se trouvait en face de ruines. Tout était, pour ainsi dire, à créer. Depuis 16 ans, pas de recrues, beaucoup de sœurs anciennes emportées par la mort, les survivantes dispersées, un grand nombre empêchées par l’âge et la maladie de revenir à la vie commune. Avant de se rendre à Paris pour assumer sa nouvelle responsabilité, elle assura l’avenir de la Maison de Toulouse en achetant la Maison des Feuillants, grâce à la contribution de toutes les sœurs et en nommant Mère Mir, supérieure.

Arrivée à Paris, le 20 novembre 1806, elle eut la joie de présider la première prise d’habit de 7 postulantes. En mars 1807, elle reprenait officiellement possession de la Maison de Saint-Maur.

Dans le courant de l’été, elle vit la réouverture de la Maison de Montpellier. En 1808, les sœurs de Nîmes retrouvèrent leur ancienne Maison de La Calade. Les sœurs de Bordeaux, chassées de leur établissement purent le rouvrir en 1808. Les écoles et communautés de Cette et d’Uzès furent aussi rétablies.

Le Cardinal Fesch (frère de Madame-Mère) s’intéressait personnellement à la prospérité de l’Institut. Il lui obtint par décret, une subvention annuelle pour payer ses dettes et déchargea la Maison-Mère de tout impôt. En 1811, l’existence légale de l’institut de Saint-Maur était enfin reconnue et ses Statuts approuvés. Il mentionnait 24 Maisons (plus 3 écoles à Paris dans les 7e, 10e et 12e arrondissements) et 137 Sœurs.

En 1812, Mère de Fumel entreprit de visiter toutes les Maisons. Cette visite permit de faire cesser les divergences que 20 ans d’isolement avaient pu introduire, rétablit partout l’uniformité et donna une impulsion vigoureuse et une direction éclairée aux pensionnats et aux classes gratuites. Les Sœurs purent ainsi retrouver la Maison du Moustier à Montauban. En 1816, était fondée la Maison de Béziers.

Elle mourut quelques jours après ses 50 ans de Profession, le 6 mai 1817.

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Vie du révérend père Barré, Bar-le-Duc, Œuvre de Saint-Paul, [1892], p. 213-240.]]>