Conclusion
En 2007 s’achevait donc 145 ans de liens entre les sœurs de l’EJNB et la famille Grimaldi. Ces relations, constantes dans le temps, ont été marquées par les changements sociétaux et politiques que la principauté connut en près d’un siècle et demi. Les sœurs ont d’abord été des sujettes voire des obligées des princes et dépendaient en partie de leurs libéralités.
Alors que le prince perdit progressivement ses pouvoirs politiques et que la famille princière s’éloignait, les sœurs surent s’implanter durablement et jouissaient d’une grande réputation.
L’arrivée de Grace Kelly et l’entrée dans l’école des princesses Caroline et Stéphanie Grimaldi mirent les sœurs sous les feux des projecteurs, sans pour autant enrayer le lent déclin de la communauté qui a fermé ses portes en 2007.
Ces liens avec les Grimaldi, comme avec toute autre famille princière ou royale, étaient aussi profondément inégaux et souvent impersonnels. Les soeurs et leurs élèves suivaient les cortèges comme les autres monégasques, saluaient les princes avec la foule, offraient des cadeaux parmi tant d’autres, célébraient les naissances et les mariages, priaient pour les défunts et regardaient de loin les cérémonies auxquelles elles étaient rarement conviées.
En miroir de la correspondance protocolaire avec la famille princière, des remerciements pour des voeux et des cadeaux, des félicitations, des condoléances et autres formalités, se trouve aussi une correspondance plus poussée avec le gouvernement de Monaco et les cabinets chargés d’appliquer les décisions princières.
Ministres d’État, secrétaires, gouverneurs généraux et aides de camp étaient les véritables interlocuteurs de la communauté avec qui traiter des sujets financiers, des questions de logement, de travaux, et jouaient les intermédiaires avec la famille princière.
Derrière les photographies de Grace de Monaco pour les journaux et magazines people, véritable vitrine de la principauté, c’était toute l’administration du palais qui se mettait en marche. Une autre histoire à découvrir.