« Après la mort de la Mère de Crozes, M. Tiberge avait installé à sa place sa propre soeur, Marie- Madeleine Tiberge, femme d’une haute capacité. A quelle époque la Mère Tiberge succéda-t-elle à la Mère de Crozes ? Nous pensons, sans cependant pouvoir l’affirmer avec certitude, que ce fut dans les premières années du XVIIIe siècle, entre 1702 et 1703. Ce qui est certain c’est que la Mère Tiberge a été Supérieure jusqu’en 1716, et qu’à cette époque, elle avait pour assistante la Mère de Bosredon, Maîtresse des Novices ».

Mais il n’y a pas concordance avec la date indiquée sur le portrait...

Marie-Madeleine Tiberge avait une sœur, Catherine, qui elle aussi entra dans l’Institut du Père Barré. Leur frère M. Tiberge était en même temps Supérieur des Prêtres des Missions Etrangères et Supérieur de l’Institut du Père Barré. Se sont-elles succédé sous le même nom « Mère Tiberge » à la tête de l’Institut ?

« Ce qui est certain c’est que ce sont les deux sœurs Tiberge qui ont acheté en leur nom, par acte du 1er août 1700, mais pour le rétrocéder ensuite à leur frère, une première maison dans laquelle était installé le Noviciat. En effet M. Tiberge se préoccupait, avec raison, d’assurer le maintien de la Communauté dans le local qu’elle occupait depuis bientôt 25 ans. L’acquisition de ce local lui parut le seul moyen pratique. Mais l’Institut n’ayant pas de lettres patentes, selon le désir scrupuleusement observé du P. Barré, ne pouvait acquérir son nom. M. Tiberge trancha la difficulté en acquérant en son nom privé, ou en faisant acquérir par des tierces personnes qui lui rétrocédèrent ensuite l’immeuble.

Ce bâtiment, quoique remanié depuis, est encore reconnaissable. C’est celui dont la porte cochère portant le n°8 de la rue de l’Abbé Grégoire (ancienne rue Saint-Maur) forme une des entrées de la Maison-Mère. Un inventaire dressé en 1716, à la mort de la Mère Tiberge, nous apprend comment la Communauté s’était installée dans ce local. La salle du rez-de chaussée, à côté de la cuisine, était le réfectoire. Les deux pièces du premier servaient, l’une de salon, l’autre de chapelle ; celles du second étaient des chambres à coucher, contenant chacune plusieurs lits destinés aux Sœurs ; celles du troisième étaient pour le Noviciat ; enfin celles du quatrième servaient d’infirmerie... ».

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Vie du révérend père Barré, Bar-le-Duc, Œuvre de Saint-Paul, [1892], p. 22-23]]>