I De la fondation à la Révolution (1680-1788)

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L’Hôtel-Dieu de Liesse (archives départementales de l’Aisne, FRAD00226_03038 (18 Fi))

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Extrait du testament de Marie de Lorraine (copie, 1688, archives départementales de l’Aisne, H-dépôt 2 H 1)

Trois Maîtresses des écoles charitables sont appelées à l’Hôtel-Dieu de Liesse après la reprise de l’hospice, probablement en 1680. L’une d’entre elles se charge du soin des malades, et les deux autres s’occupent de l’enseignement gratuit pour les filles. Des classes sont aménagées dans des pièces de l’Hôtel-Dieu. Soucieuse de l’éducation des enfants pauvres, Marie de Lorraine appelle, en 1682, les Frères des écoles chrétiennes à Guise. Leur fondateur, Jean-Baptiste de La Salle, est influencé par l’œuvre de Nicolas Barré. Il se consacre quant à lui à l’éducation des garçons. Marie de Lorraine veille à ce que ces écoles perdurent après son décès. Pour cela, elle leur alloue une rente perpétuelle, inscrite dans son testament. Le temps de mise en application de cette disposition contraint cependant les Sœurs de l’Hôtel-Dieu à vivre dans la pauvreté.

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Extrait du registre de délibérations de la commission administrative de l’Hôtel-Dieu de Liesse concernant l’affectation de Sœur Marie-Jeanne Drut comme Sœur hospitalière, aux côtés de Sœur Agathe (01-02-1756, archives départementales de l’Aisne, H-dépôt 2 E 4)

Les sources manquent concernant la vie des Maîtresses, de la fondation au milieu du XVIIIe siècle. Les premières Sœurs enseignantes envoyées à Liesse seraient Marie Constant et Catherine Lejeune. Cependant, les premières informations disponibles concernent Sœur Agathe, Sœur hospitalière jusqu’en 1756. Sœur Marie-Jeanne Drut, fille du receveur de l’Hôtel-Dieu, lui succède. Elle reste 28 ans dans l’établissement.

Hormis quelques noms de Sœurs, les registres de l’hospice donnent également des informations sur la vie des Maîtresses et leurs relations avec les administrateurs de l’Hôtel-Dieu. Les Sœurs sont en effet soumises à la fois à l’autorité de la supérieure générale de l'Institut et à celle de la commission administrative, auteur du règlement de l’établissement et garante de son application. Les archives témoignent ainsi de conflits à ce sujet. L’inventaire après décès des meubles de Sœur Agathe en est un exemple. La propriété de ses biens est disputée par l’Institut et les administrateurs. Doivent-ils revenir à l’école de filles ou servir aux malades de l’hospice ? La commission administrative opte pour l’hospice, au détriment des classes.   

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Inventaire des meubles de feu Sœur Agathe (1756, archives départementales de l'Aisne, H-dépôt 2 E 22)